L’aventure du voyage à vélo: de la cour de récréation à la Méditerranée

Ce voyage s’intègre dans la semaine de projet du 3e degré secondaire. Les jeunes peuvent choisir entre une semaine d’action sociale, au cours de laquelle ils effectuent des activités d’utilité publique, et le voyage à vélo. Ce dernier constitue non seulement un défi sportif, mais aussi une véritable leçon de mobilité durable et de travail d’équipe. L’objectif recherché est de préparer les jeunes à la vie, loin de la salle de classe. Le voyage est organisé par plusieurs enseignants/-es de la classe, auxquels s’ajoutent des accompagnateurs venus de l’extérieur.

Dans pareil voyage, pas question de faire cavalier seul. L’implication des parents est d’une importance capitale. Ainsi, peu après la rentrée scolaire en août, les parents reçoivent une lettre les invitant à s’inscrire à une soirée d’information à l’automne. L’école détaille ensuite le projet et en appelle à la responsabilité des parents. Par exemple, l’entraînement se fait principalement dans la sphère privée Les premières craintes des  parents («Mais vous êtes fous!») s’estompent à mesure que le projet prend corps. Aujourd’hui, la plupart des élèves connaissent le projet par leurs frères et sœurs.

Afin de préparer les participants/-es, l’équipe de Tobias B. commence les entraînements dès le printemps. Ils sont proposés sur la base du volontariat. L’élément clé de la préparation reste la sortie d’essai obligatoire, qui a lieu environ un mois avant le voyage en lui-même et se déroule sur une centaine de kilomètres. L’objectif est de faire comprendre aux élèves ce que c’est que de passer sa journée sur une selle.

Le voyage représente un énorme défi physique et mental pour tous les participants/-es. Parcourir entre 90 et 140 km par jour signifie rouler pendant cinq à six heures. À cela s’ajoutent des 
conditions météorologiques parfois difficiles. Cette année, par exemple, il a plu sans interruption l’après-midi du 6e jour et le soir, il a quand même fallu monter les tentes dans une humidité ambiante assez désagréable. Il n’est donc pas étonnant que de nombreux jeunes atteignent tôt ou tard leurs limites: «Il y a toujours un moment où on se dit qu’on n’y arrivera pas», explique Tobias B. Et il ne fait pas exceptionà la règle: «Être en service permanent de 6h30 à 23h00, c’est intense.»

Malgré toutes les difficultés, l’expérience et les témoignages des jeunes montrent que ce voyage leur a permis d’apprendre de véritables leçons de vie. 
Ils ont appris à persévérer («Pas question d’abandonner!»), à veiller les uns sur les autres et à relever le défi ensemble, en équipe («Nous allons 
y arriver ensemble!»). Le voyage a renforcé leur confiance en eux et leur autonomie et a laissé des impressions durables. Une élève le résume ainsi: «C’était très fatigant et cela demande beaucoup de persévérance. Mais c’était une super expérience.»

Le voyage à vélo joue un rôle important non seulement dans la vie des jeunes,  mais aussi dans celle de l’école elle-même. Il promeut une culture du vélo qui a un effet positif sur le quotidien scolaire. Dès le premier degré secondaire, un après-midi vélo est organisé, l’occasion pour les élèves et l’enseignant/-e 
de montrer par exemple où ils habitent. Il est en effet particulièrement important que les enseignants/-es et la direction de l’école jouent un rôle de modèle et viennent eux aussi à l’école à vélo.

Tobias Brechbühl envisage de développer la culture du vélo dans son école, d’y ancrer davantage son usage et d’impliquer encore plus les jeunes. Comment cela va-t-il évoluer? Mystère. Mais nous attendons de voir avec impatience.